Qu'importe ?
La porte ouverte à n'importe quoi ne se ferme pas par définition puisqu'elle reste indéniablement ouverte sur n'importe quoi, il va s'en dire. Pas de secret d'alcôve, ni de judas cachés et encore moins de clefs. C'est une porte folle qui se déhanche dans les couloirs de l'asile.
Un porte-absurde sans seuil qui se glisse dans les ridules de nos angoisses et serpente sur les sommets de nos servitudes .
Nous ne pouvons fuir, nous échapper! Laissons la porte ouverte à n'importe quoi et nous verrons le cadre se dissoudre, le but s'éloigner, le manque nous happer! Laisser la porte ouverte à n'importe quoi, c'est imaginer des mondes qui n'existent pas, des mondes qui ne ressemblent à rien, surtout à ce qui nous importe.
Alors, nous exportons. Nous exportons nos frustrations, nos refoulements, puis nous fermons la porte sur n'exporte qui?
N'importe quoi ! C'est l'incartade imposante, les vaisseaux fantômes et les hélices des moulins à vent. Laisser la porte ouverte à n'importe quoi, c'est se faire envahir par les flots arborescents d'une déraison. Passons cette porte et laissons-là nos certitudes qui nous engoncent dans le confort.
Par LuNa A